#1 12-04-2024 13:07:04

hdjani
Membre

décollement de la couche picturale

Bonjour à tous,
je suis une autodidacte qui s'essaye passionement à la réstauration. j'ai une peinture sur toile de lin faite dans les année 40. Le problème est qu'il ya une partie faite d'empatements au couteau qui souffre de décollement quasi-généralisée. la technique cire-resine à l'avant ne me parait pas adéquate, j'opterais plutôt pour une colle de peau à 3% +miel posée au pinceau (la peinture resiste à l'eau). Je n'ai pas accés pour le moment à des produits synthétiques déstinés à la réstauration de peinture (pas de colle thermoplastique par exemple), je n'ai à mon niveau que cire-résine et colle de peau. Ma question: est-ce que la colle de peau à 3% ne va pas laisser un voile lègerement opaque sur la peinture? peut-on par la suite passer un vernis final sur cette colle?
Par ailleurs, une partie de la signature de l'artiste est partie à cause du décollement? déontologiquement, peut-on retoucher une signature?
je vous remercie d'avance

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#2 12-04-2024 14:38:00

Denis
Moderateur

Re : décollement de la couche picturale

Bonjour,

Le problème de la colle de peau est qu'elle risque d'occasionner des tensions de surface qui peuvent, à moyen terme, empirer la situation. De plus, le fait de mettre du miel avec amène des composés qui non seulement peuvent "pourrir", mais aussi qui peuvent interagir avec les pigments, voir avec le médium. D'autre part, il vous faut un adhésif qui soit plus compatible avec le fait d'être déposé entre deux couches d'huile... et surtout, déontologiquement, plus réversible.

À propos de déontologie, s'il reste assez de la signature pour qu'elle soit clairement identifiable, pourquoi pas, tant que votre retouche est facilement réversible. C'est une question que je ne me suis jamais posé (jamais rencontrée), et je ne sais pas ce que j'aurais fait... je crois que je ne l'aurais pas reconstituée... ou alors, de telle sorte que cette partie de la retouche soit visible (plus claire ou plus foncée)... À discuter. Vous en pensez quoi de votre côté ?

Pour revenir à votre problème de déplacage, essayez de vous tournez vers les résines synthétiques (beva 371 par exemple)... et méfiez-vous d'une chose, une huile met jusqu'à 100 ans pour polymériser complètement, surtout sur des empâtements, aussi, elle risque d'être sensible à la chaleur.

Vous vous attaquez à une des opérations les plus délicates de la restauration conservative. Soyez extrêmement prudente et quoi que vous tentiez, attendez plusieurs jours (6 à 7) avant de continuer après un premier test afin de voir comment votre refixage réagit. Mais je vous conseille vraiment de vous trouver vers les résines thermoplastiques.

Je reste à votre écoute.
Denis


Plus on est patient, moins la mort se presse.

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#3 12-04-2024 17:02:10

hdjani
Membre

Re : décollement de la couche picturale

grand merci pour votre réponse. Beva 371 film ou Beva 371 adhésif?

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#4 13-04-2024 08:32:07

Denis
Moderateur

Re : décollement de la couche picturale

Bonjour,
Et de rien.
La Beva film est pour les doublages, principalement ceux qui sont fait avec une table basse pression, même s'il est possible d'utiliser d'autre adhésif dans ce cas.
C'est la beva 371 "gel" qu'il vous faut utiliser.
Jeter un œil, si ce n'est déjà fait sur :

Ainsi que sur les articles de la page http://3atp.org/-Les-adhesifs- sur les différents adhésifs.

Je reste à votre écoute en cas de besoin... et restez prudent·e
Bon week-end.
Denis


Plus on est patient, moins la mort se presse.

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#5 29-04-2024 12:22:27

librarii
Membre

Re : décollement de la couche picturale

donc... d'abord en effet cirésine à l'avant pas très utile, ensuite colle de peau (3% c'est assez costaud, quelle colle de peau exactement?) et miel (pourquoi du miel ? et quel autre ingrédient peut faciliter l'encollage à coeur?) sont des matériaux utilisés en consolidation et/ou doublage, donc pas vraiment sur du local.

localement donc, c'est un choix préventif (pas curatif), c'est à dire prendre une mesure pour éviter des dégâts et pertes. Vous dites que la peinture ne craint pas l'eau mais quid de la toile, de l'enduit? Il faudrait tester cela, voir sur une goutte d'eau quelle conséquences ou pas. Idem avec alcool. Selon résultat vous pourriez réaliser une consolidation préventive locale, visible ou pas selon conditions. Visible en encollant les zones fragilisées avec un japon ou un intissé polyester, invisible si vous refixer la CP par adhésif et faible pression. L'adhésif peut-être à l'eau (selon tests) avec par exemple un amidon qui à un pouvoir rétenteur (l'eau reste en place) mais nécessite une chauffe douce malgré tout, ou bien à l'alcool avec par exemple une résine facile comme le paralloid b72, avec pression sans chauffe. Je choisirais cette résine pour son aspect épais, laissant une latitude aux éventuels mouvements.

Cette consolidation se ferait quoi que vous fassiez derrière, y compris une consolidation de l'intégralité du tableau. Le choix visible invisible pourrait se baser sur la tension de la toile, si celle ci est faible et est source de dégradation privilégiez le visible car sans contrainte. Si pépin, par exemple tout se décolle, cela restera sur le papier de voilage sans finir en poussière.

Concernant la retouche c'est ici une étape bien plus tardive, la fin du travail. Comme toute retouche on part d'une reprise de ton permettant la lecture, puis selon informations on entre dans le détail lorsque c'est possible. Cette retouche doit se faire sur un enduit (comblage) et/ou une résine isolante avec un set d'aquarelle.

En somme ce type de travail vous entraînerait à la conservation plus qu'a la restauration.

PS: colle: polymère unissant deux objets de façon à pouvoir subir des contraintes, adhésif: adhésion sans contrainte mécanique, consolidant: matériau pénétrant la matière pour solidifier celle ci, vernis (film): couche isolante qui reste en surface.

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