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Bonjour à tous,
je suis une autodidacte qui s'essaye passionement à la réstauration. j'ai une peinture sur toile de lin faite dans les année 40. Le problème est qu'il ya une partie faite d'empatements au couteau qui souffre de décollement quasi-généralisée. la technique cire-resine à l'avant ne me parait pas adéquate, j'opterais plutôt pour une colle de peau à 3% +miel posée au pinceau (la peinture resiste à l'eau). Je n'ai pas accés pour le moment à des produits synthétiques déstinés à la réstauration de peinture (pas de colle thermoplastique par exemple), je n'ai à mon niveau que cire-résine et colle de peau. Ma question: est-ce que la colle de peau à 3% ne va pas laisser un voile lègerement opaque sur la peinture? peut-on par la suite passer un vernis final sur cette colle?
Par ailleurs, une partie de la signature de l'artiste est partie à cause du décollement? déontologiquement, peut-on retoucher une signature?
je vous remercie d'avance
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Bonjour,
Le problème de la colle de peau est qu'elle risque d'occasionner des tensions de surface qui peuvent, à moyen terme, empirer la situation. De plus, le fait de mettre du miel avec amène des composés qui non seulement peuvent "pourrir", mais aussi qui peuvent interagir avec les pigments, voir avec le médium. D'autre part, il vous faut un adhésif qui soit plus compatible avec le fait d'être déposé entre deux couches d'huile... et surtout, déontologiquement, plus réversible.
À propos de déontologie, s'il reste assez de la signature pour qu'elle soit clairement identifiable, pourquoi pas, tant que votre retouche est facilement réversible. C'est une question que je ne me suis jamais posé (jamais rencontrée), et je ne sais pas ce que j'aurais fait... je crois que je ne l'aurais pas reconstituée... ou alors, de telle sorte que cette partie de la retouche soit visible (plus claire ou plus foncée)... À discuter. Vous en pensez quoi de votre côté ?
Pour revenir à votre problème de déplacage, essayez de vous tournez vers les résines synthétiques (beva 371 par exemple)... et méfiez-vous d'une chose, une huile met jusqu'à 100 ans pour polymériser complètement, surtout sur des empâtements, aussi, elle risque d'être sensible à la chaleur.
Vous vous attaquez à une des opérations les plus délicates de la restauration conservative. Soyez extrêmement prudente et quoi que vous tentiez, attendez plusieurs jours (6 à 7) avant de continuer après un premier test afin de voir comment votre refixage réagit. Mais je vous conseille vraiment de vous trouver vers les résines thermoplastiques.
Je reste à votre écoute.
Denis
Plus on est patient, moins la mort se presse.
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grand merci pour votre réponse. Beva 371 film ou Beva 371 adhésif?
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Bonjour,
Et de rien.
La Beva film est pour les doublages, principalement ceux qui sont fait avec une table basse pression, même s'il est possible d'utiliser d'autre adhésif dans ce cas.
C'est la beva 371 "gel" qu'il vous faut utiliser.
Jeter un œil, si ce n'est déjà fait sur :
Ainsi que sur les articles de la page http://3atp.org/-Les-adhesifs- sur les différents adhésifs.
Je reste à votre écoute en cas de besoin... et restez prudent·e
Bon week-end.
Denis
Plus on est patient, moins la mort se presse.
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donc... d'abord en effet cirésine à l'avant pas très utile, ensuite colle de peau (3% c'est assez costaud, quelle colle de peau exactement?) et miel (pourquoi du miel ? et quel autre ingrédient peut faciliter l'encollage à coeur?) sont des matériaux utilisés en consolidation et/ou doublage, donc pas vraiment sur du local.
localement donc, c'est un choix préventif (pas curatif), c'est à dire prendre une mesure pour éviter des dégâts et pertes. Vous dites que la peinture ne craint pas l'eau mais quid de la toile, de l'enduit? Il faudrait tester cela, voir sur une goutte d'eau quelle conséquences ou pas. Idem avec alcool. Selon résultat vous pourriez réaliser une consolidation préventive locale, visible ou pas selon conditions. Visible en encollant les zones fragilisées avec un japon ou un intissé polyester, invisible si vous refixer la CP par adhésif et faible pression. L'adhésif peut-être à l'eau (selon tests) avec par exemple un amidon qui à un pouvoir rétenteur (l'eau reste en place) mais nécessite une chauffe douce malgré tout, ou bien à l'alcool avec par exemple une résine facile comme le paralloid b72, avec pression sans chauffe. Je choisirais cette résine pour son aspect épais, laissant une latitude aux éventuels mouvements.
Cette consolidation se ferait quoi que vous fassiez derrière, y compris une consolidation de l'intégralité du tableau. Le choix visible invisible pourrait se baser sur la tension de la toile, si celle ci est faible et est source de dégradation privilégiez le visible car sans contrainte. Si pépin, par exemple tout se décolle, cela restera sur le papier de voilage sans finir en poussière.
Concernant la retouche c'est ici une étape bien plus tardive, la fin du travail. Comme toute retouche on part d'une reprise de ton permettant la lecture, puis selon informations on entre dans le détail lorsque c'est possible. Cette retouche doit se faire sur un enduit (comblage) et/ou une résine isolante avec un set d'aquarelle.
En somme ce type de travail vous entraînerait à la conservation plus qu'a la restauration.
PS: colle: polymère unissant deux objets de façon à pouvoir subir des contraintes, adhésif: adhésion sans contrainte mécanique, consolidant: matériau pénétrant la matière pour solidifier celle ci, vernis (film): couche isolante qui reste en surface.
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Merci à vous pour vos réponses trés instructives. entre-temps j'ai pu me procurer un peu de Paraloid72 et du Di-acetone alcohol. je vois dans les fiches 3atp.org que la concentration va de 5-20%. Laquelles est la plus adéquate pour un refixage à l'avant de petites parties peinture grasse?
@librarii, ma colle de peau est de la peau de lapin en grain et le miel, je ne sais pas pourquoi, c'est une recette trouvée dans de vieille fiches de restauration trouvées dans les archives d'un musée.
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vous trouverez ici qqs exemples de concentrations en fonction des usages https://www.preservationequipment.com/files/4ba8f3dc-85c1-44e4-9237-a3db00db1ef4/Paraloid%20B72%20Use.pdf
le miel dans la colle de peau c'est un plastifiant, cela apporte de la souplesse et c'est utile dans certains cas
d'abord si c'est bien du lapin ça n'est pas nécessaire, c'est un collagène souple, le miel est hygroscopique donc favorise l'humidification, ne facilite pas le séchage, et attire les nuisibles (il existe des substituts neutres comme les PEG/glycérine)
qqs gouttes d'alcool apporte une meilleure mouillabilité
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Bonjour,
Personnellement, je ne suis pas certain que le paraloïde est complètement adapté.
Moins elle est diluée, plus elle est fluide... C'est une question de rapport entre le pouvoir "adhésif" et "l'épaisseur" que celui-ci prend.
Faites des tests à 10, 15 et 20% et attendez quelques jours pour voir ce qui tient.
J'y pense maintenant, vous pouvez peut-être obtenir de bon résultat avec un refixage généralisé par le dos avec du Klugel G... un peu délicat à manier (il faut impérativement que toute partie de la couche picturale qui est en appuie sur quelque chose soit isolé avec du papier siliconé sur les deux faces)... parce qu'il faut travailler à la verticale. (http://3atp.org/Klugel-G).
Tenez-nous au courant.
Plus on est patient, moins la mort se presse.
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la Klucel est un équivalent alcool de la tylose, consolidant papier/poudres ou adhésif, ça n'est pas du tout adapté à mon sens
on utilise le paraloid en solution 5% (plusieurs couches, au toluène) pour consolidation céramique pulvérulente, avant assemblage, ou fossiles fragiles, minéralogie, archéo.... en deça on aura un vernis, au-delà on aura un liquide visqueux pour espaces importants
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1179/sic.1986.31.1.7
https://inis.iaea.org/search/search.aspx?orig_q=RN:51102800
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" Le Paraloid B72 est par exemple appliqué sur des couches mates dès cette période et demeure encore
aujourd’hui le consolidant synthétique le plus couramment utilisé."
https://www.researchgate.net/profile/Mady-Elias-2/publication/281354753_La_consolidation_des_peintures_non_vernies_une_collaboration_entre_restaurateur_et_scientifique/links/59dce10d458515656b034a51/La-consolidation-des-peintures-non-vernies-une-collaboration-entre-restaurateur-et-scientifique.pdf
https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_1985_num_109_2_4767
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