Association des amis de l'atelier du temps passé

Lieux emblématiques

Les ateliers de l’IRPA

Institut Royal du Patrimoine Artistique

Atelier sculpture et atelier peinture nous ont tout autant impressionnés l'un que l'autre.

L’atelier sculpture

Irpa : L’atelier sculpture

La visite de l’atelier sculpture nous a permis d’appréhender toute la délicatesse du problème de la restauration des bois.

Le problème du dégagement des repeints nous est apparu comme extrêmement épineux dans la mesure ou la réintégration qui pourrait suivre se dégagement est, semble-t-il, toujours sujet à caution.

Une chose est sûre. L’IRPA privilégie le travail de restauration conservative. La faiblesse des budgets ne permet pas la restauration esthétique de l’ensemble du patrimoine confié. Il vaut donc mieux permettre la conservation de plus d’objets, plutôt que l’entière restauration d’un nombre limité.

Les quatre-vingts pièces du retable en cours de restauration, la dizaine de sculptures à taille humaine et le nombre non défini (pour nous visiteurs) d’objets divers, presque tous religieux, donnent à l’endroit un pouvoir de recueillement et de douceur.
Quant au côtoiement de tous ces Saints et de matériel scientifique, il donne à l’endroit un petit air hors du temps.

Je me suis aperçu que contrairement à un musée où la présence des oeuvres garde quelque chose d’artificiel, leur présence dans un laboratoire leur donne une réalité et une historicité plus grandes. L’attention portée à chaque objet rappelle peut-être celle de leur origine.

L’atelier peinture

Notre visite de l’atelier peinture a donné lieu à de multiples discussions, et nous remercions de tout coeur le personnel de sa gentillesse et du temps qu’il nous a accordé.
Il a été particulièrement intéressant de comparer les techniques de retouche et de voir que deux systèmes peuvent s’opposer tout en étant logiques et cohérents tous les deux. Mieux encore, au fond leur base est semblable et la démarche est similaire.

La discussion est née d’un problème de masticage et de bouchage d’une feinte dans le support bois d’un tableau.
Nous avons en effet remarqué que les bords de la fente étaient vernis et pas le reste du tableau.

-Leur technique est la suivante :

* le vernissage des bords de la fente est fait pour isoler la peinture du masticage.

  • Après bouchage de la fente à l’aide d’un mélange sciure de bois colle, ils procèdent au masticage.
  • Ils ôtent ensuite le vernis et retouche une première fois à l’aquarelle. Il vernissent ensuite et retouche aux pigments dans le paraloïde B72, et, enfin, revernissent.

Notre technique est différente :

-* nous vernissons l’ensemble du tableau avant rebouchage et masticage.

  • Retouchons d’abord au pigment, puis au glacis Mainemairi.

Pour eux cette marque n’est pas stable et présente à long terme des problèmes de réversibilité, pour nous l’aquarelle n’est pas stable.
Pour nous le fait de devoir ôter la couche de vernis permettant d’isoler la fente est une agression supplémentaire pour le tableau. Pour eux, le fait de mastiquer et ragréer sur le vernis "abime" celui-ci.

Personnellement, je crois qu’i y a du juste dans les deux attitudes et cela prouve que le métier n’est pas clos, qu’il est nécessaire de se rencontrer, de discuter, de comparer et de rester vigilant. Tout comme en science, une vérité aujourd’hui peut être un mensonge demain... et la réciproque peut aussi être vraie.

Et ce qui fait rêver aussi, c’est l’extrême application que l’IRPA met dans la création de ses dossiers techniques. Photo et macro photo, analyse physico-chimique... toutes les parties de l’oeuvre et de sa restauration est consignée de façon précise et complète.

Bref, comme je vous le disais en introduction, l’IRPA est un endroit merveilleux qui hélas ! manque de budget pour pouvoir véritablement donner la pleine mesure de ses capacités.


Voir le site de l’IRPA : http://www.kikirpa.be/FR/