#1 Re : DIVERS » Blanc de plomb qui devient gris » 16-04-2022 15:35:08

A vrai dire j'achetais des toiles déjà préparées, marque Lefranc Bourgeois, Berge etc, des classiques quoi. A vrai dire je me suis posée la question s'il n'y avait pas un traitement des toiles avec un fongicide car si la toile est encollée avec de la colle de peau, celle-ci est susceptible d'être attaquée par la moisissure. Il serait donc logique qu'ils cherchent à protéger les toiles d'agressions futures. Or le soufre est utilisé, en tout cas pour l'agriculture, contre les champignons. Donc est-il possible que des fongicides contenant du soufre soient utilisés pour des toiles également, appliqués en amont de l'encollage, ou carrément mélangés DANS la colle ? Le problème c'est que les fabricants gardent un silence total sur leurs préparations, ce qui est quand même désagréable pour l'acheteur qui a le droit de savoir ce qu'il paye...!

Si vous avez un moyen d'avoir cette information je vous en serais très reconnaissante, car j'aimerais reprendre la peinture au blanc de plomb pour ses qualités de durabilité, mais je suis vraiment traumatisée par cette expérience ..et je ne peux pas me permettre de futures surprises de ce genre vu que je travaille pour des clients....

#2 DIVERS » Blanc de plomb qui devient gris » 15-04-2022 23:09:29

anastasia
Réponses : 3

Bonjour,

Étant artiste peintre, j'ai été confrontée à une expérience étonnante : peignant à une époque avec du blanc de plomb, j'ai eu la mauvaise surprise de découvrir que mes toiles avaient perdu la vivacité de leurs couleurs et qu'elles avaient toutes pris un ton grisâtre. J'ai découvert ce phénomène quelques semaines/mois après les avoir terminées,  c'est donc un phénomène qui ne s'est pas fait du jour au lendemain. J'ai fait des recherches pour comprendre ce qui s'était passé mais sans succès. Jusqu'au jour où je suis tombée sur une information, que je n'arrive aujourd'hui plus à retrouver, comme quoi il y a des composés sulfurés dans les toiles actuelles... Pouvez vous me confirmer cette information ?

En vous remerciant

Anastasia

#3 Re : L'huile » Question sur présence de colle dans les toiles flamandes du XVIIe... » 25-09-2020 15:08:12

Merci beaucoup Hugues de partager le fruit de vos recherches !

A quand un livre écrit de votre main sur les techniques anciennes , avec le déroulé pas à pas de vos expériences picturales , tel que vous l'avez fait sur ce forum ? Que le savoir ne se perde pas une fois qu'il est acquis !! c'est autant de gagné pour les générations suivantes....

J'aurais aimé que chaque artiste que nous admirons aie couché sur le papier sa façon de faire , et le temps ayant validé sa technique , nous aurions enfin une méthode sûre et la plus durable possible à appliquer . La technique devrait être un moyen et non un but quand on est peintre..or on finit par devoir passer un nombre incalculable d'heures à faire des recherches techniques pour lesquelles on n'a pas forcément ni les connaissances ni les compétences pratiques , au lieu de produire des toiles !

Merci aux destructeurs de la transmission qui ont pullulé au XXè siècle ...Quelle perte d'énergie et de savoir !

#4 Re : L'huile » Question sur présence de colle dans les toiles flamandes du XVIIe... » 23-09-2020 12:30:48

Bonjour ,

Je tombe sur ces posts qui datent de 2014 mais qui n'ont pas perdu de leur actualité !

Merci Hugues pour ces questions que je me pose moi même sur le savoir faire technique qui devrait être enseigné et pratiqué partout  ! Le recul de centaines d'années me semble un bon indicateur de fiabilité des matériaux,  encore faut-il trouver la même qualité,  ce qui n'a pas l'air d'être le cas en ce qui concerne la colle de peau de lapin actuelle pour ne donner que cet exemple. ..

Avez vous trouvé les réponses aux questions que vous vous posiez ?

Je serais très curieuse de connaître votre cheminement depuis 2014..

#5 Re : L'huile » Etapes de création du tableau idéal ( en terme de conservation ) » 13-10-2017 10:14:19

Merci beaucoup pour vos conseils , effectivement je n'avais pas pensé au coup du frottis en première couche , ça évitera par la même occasion les odeurs nocives de le térébenthine ! Réflexion faite , en travaillant ces derniers jours , je me suis en fait aperçue que mes dernières couches ressemblaient plus à du glacis ..je ne suis pas avare en medium !

Je vais essayer de mettre en application cette nouvelle manière de procéder . Et en installant le dessin de façon plus rigoureuse sur la toile au départ , je pense que ça peut éviter des retouches intempestives également ! smile

Un grand merci pour tous vos messages en tout cas ...suite au prochain numéro !

#6 Re : L'huile » Etapes de création du tableau idéal ( en terme de conservation ) » 04-10-2017 13:49:21

L'embu résulte de l'absorption de l'huile par le support , qui fait que lorsque l'on laisse sécher une couche , on constate que c'est devenu "mat" et blanchâtre , et on ne réveille les couleurs de la couche picturale qu'en passant du vernis à retoucher ou du médium . Cette opération est indispensable si l'on veut reprendre le travail avec les couleurs réelles . Je pense qu'effectivement c'est une opération à éviter , mais lorsque l'on ne travaille pas en une fois ( ce qui serait l'idéal je vous l'accorde ! ) , on est obligé de passer plusieurs couches ou au moins retoucher la couche déjà présente .

Je travaille comme ceci généralement : j'installe la composition grossièrement avec de la peinture délayée avec de la térébenthine . Une fois que c'est sec , je passe la couche principale en demi-pâte ( pâte délayée avec mon medium qui est constitué d'une mesure d'huile de lin pour une mesure de térébenthine ) . Quand c'est sec je fais des retouches voire je repeins des parties qui ne seraient pas à mon goût , avec un medium constitué de 2 mesures d'huile pour 1 mesure de térébenthine , après avoir désembué les parties à repeindre avec ce même medium . Et j'ai souvent besoin de plusieurs séances de retouches ou repeints , tant que je n'ai pas abouti au résultat voulu . J'essaye de rajouter toujours plus d'huile à mon medium au fur et à mesure que j'avance le tableau pour rester dans la règle du gras sur maigre , ou alors je reste plusieurs jours avec un mélange identique . Je désembue systématiquement avec du medium sur la CP avant de peindre ou je n'en repasse pas , selon que je juge utile ou non de le faire ( les couleurs avec une prédominance de blanc ne posent pas de problème avec l'embu ) .

#7 Re : L'huile » Etapes de création du tableau idéal ( en terme de conservation ) » 02-10-2017 11:09:05

Un grand merci pour vos réponses si détaillées , c'est très intéressant .

Concernant le blanc de titane , voici la phrase que j'ai relevée :

" Le blanc de titane serait douteux dans certains mélanges: avec les chromates, le vermillon, le bleu outremer, le jaune de cadmium "

Si on ne peint pas en "alla prima " c'est à dire en une fois , et que l'on doit reprendre une peinture , quel est le temps de séchage à respecter avant de reprendre ? Et pour désembuer la peinture avant de reprendre , peut-on passer au pinceau le  le mélange térébenthine/huile dont on se sert comme medium ( en ajoutant plus d'huile que la dernière couche pour respecter la règle du gras sur maigre ) ?

Merci de votre réponse ,

Anastasia

#8 Re : L'huile » Etapes de création du tableau idéal ( en terme de conservation ) » 28-09-2017 18:04:34

Bonjour ,

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de donner toutes ces informations détaillées , et j'apprécie votre double-casquette de peintre et restaurateur !

J'ai trois questions qui me sont venues au cours de recherches récentes et en lisant votre post :

1- le couche picturale risque-t-elle de se décoller plus facilement de son support si elle ne pénètre pas par l'intermédiaire d'un diluant ( ex terebenthine ) ? Autrement dit le diluant a-t-il un rôle d'intégrateur de la peinture dans le support ?

2- le blanc d'argent et le blanc de titane ne sont pas compatibles avec le bleu outremer , le vermillon et les cadmiums . Cf le lien ci-dessous :

http://www.artetpeinture.com/Files/341_les_pigments.pdf

Or le zinc aurait la propriété de "protéger" le plomb du soufre contenu dans ces pigments . Doit-on en conclure que le Flake White qui est un mélange de blanc de plomb et de zinc serait le meilleur à utiliser ? Et le zinc protège-t-il également le titane au même titre ?

Voilà pour les questions du jour ! smile Avec un grand merci !

#9 L'huile » Etapes de création du tableau idéal ( en terme de conservation ) » 14-09-2017 13:37:31

anastasia
Réponses : 8

Bonjour ,

Etant artiste peintre , je souhaiterais avoir l'avis des professionnels de la restauration , sur la manière de créer un tableau , pour limiter les dégâts liés au vieillissement ou au mauvais emploi des matériaux .

Notamment l'usage de solvant est-il indispensable pour la bonne adhérence des couches de peinture ou faire une peinture uniquement avec de l'huile sans terebenthine est-il possible ?

Merci !

Anastasia

#10 VERNISSAGE » Résumé sur les différents vernis - à corriger et à enrichir ! » 10-03-2017 12:03:17

anastasia
Réponses : 2

Bonjour ,

Ayant fait pas mal de recherches sur les vernis , voici les éléments que j'ai pu collecter en consultant des traités ou des articles scientifiques , des sites de restaurateurs , et enfin différents forums français comme américains . Je ne suis pas une spécialiste en restauration ni une chimiste , mais une peintre qui cherche à trouver les meilleures recettes de vernis, donc ce résumé attend des compléments , des confirmations ou des corrections !


LES VERNIS TRADITIONNELS :

- mastic : jaunit voire brunit , bien plus vite que le dammar .
A-t-il d'autres inconvénients ? Est-il facilement réversible ?

- dammar : jaunit , mais beaucoup plus grave : craque le film pictural . Peut-on corriger partiellement ou totalement ce problème par l'ajout d'une proportion d'huile de lin , et si oui standolie ou bien huile de lin cuite ? en quelle proportion ?
Il est d'autre part sensible à l'humidité : quelles sont les conséquences : moisissures , ...autre ?

- copal/ambre à ne pas recommander vu qu'ils sont encore plus durs que le dammar , ils cassent le film pictural à tous les coups ..?

LES VERNIS SYNTHETIQUES :

- acryliques : = non réversibles ....alors à quoi cela sert-il de les utiliser puisque le principe même d'un vernis c'est de pouvoir être réversible ...???

- cétoniques : issus des acryliques : sont-ils réversibles ? mais de toute façon ils jaunissent ..



Un vernis synthétique cependant a retenu mon attention plus que d'autres , tant il est vanté ( Gamblin qui le commercialise ne semble lui trouver aucun défaut ...! Il a été produit avec le concours de la National Gallery ) Pour moi un produit a toujours des qualités mais aussi des défauts donc j'ai fait des recherches dessus et voilà un début de contre-enquête sur le sujet :

Le vernis Gamvar à base de Regalrez détruirait apparemment certaines couleurs à en juger par le test qui a été fait sur l'Alizarin : voici le lien vers la discussion :

http://www.wetcanvas.com/forums/archive/index.php/t-565791.html

et voici l'extrait qui nous intéresse :

"Regarding the Gamvar -- I've been conducting some comparison tests on genuine Alizarin paints with various varnishes to see if any of them might offer some protection from Alizarin's well known fading under bright UV. Unexpectedly, I discovered an alarming result with the Gamvar, as you will see in the following photo.

Until this test, I too was a happy Gamvar user!

http://i25.photobucket.com/albums/c80/gunzorro/IMG_6373web2.jpg

The paint shown is WN Artist genuine Alizarin Crimson, circa 1970s. The areas described at the top of the photo are: No Varnish (exposed to sun), Liquitex Soluvar (matte), No Varnish band, Winsor Newton Matte, No Varnish band, Gamvar, and on the right, the covered paint with no varnish.

It is clear to see the Gamvar had a reaction with the alizarin causing it to fade even more than the unvarnished/exposed paint right next to it. The Gamvar strip is the lightest area of this whole sample.

The Liquitex Soluvar matte is the only varnish that showed protective qualities against fading. It can be seen as the least changed.

There were other sample varnishes, but I wanted to concentrate on this example of Gamvar.

I also ran these tests on current production Michael Harding Alizarin, and his paint resisted fading to a much greater extent. But it still showed the same inclination of the Gamvar to accelerate the fading of alizarin, and the same protection of the Soluvar.

More tests are needed on other pigments to see how widespread the potential problem is."

Le Gamvar pose aussi des problèmes d'application , mais qui peuvent je crois être réparés par enlèvement du vernis au Gamsol uniquement et application d'une nouvelle couche .



Voilà un résumé de mes premières recherches , je serai heureuse de connaître vos expériences pratiques pour infirmer ou confirmer ces éléments !

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