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Bonjour,
c'est au sujet d'un tableau à l'huile (1930) donné à restaurer. Le tableau a été retendu, nettoyé, et les défauts apparents corrigés.
Le problème est la grande fragilité du support - en lin, m'a-t-on dit, - et la présence d'un grand nombre de trous minuscules (pointe d'épingle) que l'on voit en transparence (source de lumière au dos du tableau), mais qui ne sont pas visibles à l'oeil nu ou lorsque le tableau est accroché.
La restauratrice n'a pas voulu rentoiler ni renforcer d'une autre manière le dos du tableau.
Je me demande donc si le tableau est de ce fait trop fragile et si je ne devrais pas insister pour qu'elle renforce le dos de la toile.
Merci de me donner votre avis
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Bonjour,
Impossible de vous donner un avis sans voir le tableau.
Vous dites que le tableau a une grande fragilité du support, mais en quoi voyez-vous cette fragilité ? S'il a pu être correctement retendu c'est, qu'a priori, il n'est pas si fragile que cela, surtout que le lin (sauf quand le fil est très fin) est plutôt plus solide que le coton.
Pour les sources de lumières, pouvez-vous voir si elle proviennent de la trame de la toile et si la peinture est très fine (type glacis ou frottis) ? Dans ce cas, il est effectivement possible que l'on voit par lumière traversante ces trous.
Qu'appelez-vous défaut apparent ? Soulèvement, déplacage, écaillage ?
Pour un tableau 1930, le rentoilage n'est pas conseillé, on ferait plutôt un doublage et il arrive qu'il soit préférable (si le tableau est très fragile) de ne pas tenter d'opération, parce qu'il est sensible à l'humidité, à la chaleur, voire à la pression et qu'il faut avoir une table basse pression, ustensile que tout·es les restaurateur·trices n'ont pas. Aussi, je ne peux vous dire si le tableau est fragile ou non, mais ne pas agir est parfois plus prudent que de tenter une action qui est, ou bien risquée, ou bien pas réellement nécessaire.
Voilà, désolé de ne pouvoir vous en dire plus. N'hésitez pas à répondre à mes questions si vous désirez que j'essaie d'en savoir plus.
Vous souhaitant un bon week-end.
Cordialement,
Denis
Plus on est patient, moins la mort se presse.
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Bonjour,
Je vous remercie de votre réponse qui me rassure plus que vous ne le pensez.
Ce tableau a été soumis, il y a quelques années, à une forte moisissure et, à la suite, a été lavé (!), mal restauré, et il n'était plus tendu. La présente restauration, dont j'ai écrit, a, selon le rapport envoyé, procédé de la sorte:
1. Refixage des craquelés et des soulèvements de la couche picturale. Utilisation de gélatine technique, 5% dans H2O
2. Réalisation de bandes de tensions et collage de celles-ci le long des bords. Utilisation de bandes de toile de lin et d'un adhésif synthétique, thermoréversible (498 HV, Lascaux)
4. Tension de la toile sur le nouveau châssis. Utilisation de semence en acier bleui et de protection en feutre synthétique sous les clous afin d'isoler les bords de la toile d'une éventuelle oxydation de ceux-ci.
5. Colmatage des zones lacunaires, reprise d'un ancien colmatage sur l'épaule gauche de la femme. Utilisation d'un mélange de gélatine technique (7% dans H2O) et de craie de champagne.
6. Retouche des colmatages. Utilisation d'aquarelle et de pigments dans de la résine synthétique Laropal A 81.
J'aimerais joindre deux photos: 1, avec le tableau exposé à une source de lumière; 2, tableau accroché au mur. Mais ne sais pas comment les inclure dans ce message.
Enfin, le tableau figure une grande-mère bien-aimée, mon souci de préservation vient du désir de le transmettre et de le voir durer dans le temps.
Merci d'avance CS
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Plus on est patient, moins la mort se presse.
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Merci d'avoir mis en ligne les photos. J'aimerais ajouter que la concentration de ce petits trous vers le centre du tableau vient du fait d'avoir collé des bandes de tension le long des bords, et d'avoir donc rendu invisibles le trous qui s'y trouvaient. La restauratrice a, par contre, choisi de ne pas entoiler ou doubler l'ensemble. D'où ma question: faudrait-il renforcer ce tableau et si oui, comment?
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Bonjour,
Ce que vous me dites est plutôt étrange... les bandes de tensions ne sont, en général, pas collées aussi "loin" sur le tableau. Cela crée une tension avec le la zone qui n'en possède pas et si les bandes de tensions sont collées sur les partie où on ne voit pas de trous, c'est la moitié de la surface du tableau qui est "doublée".
Si c'est bien le cas, un doublage nécessiterait de décoller les bandes avant ce qui pourrait être un "choc" pour la toile. Savez-vous avec quelle colles ou quel adhésif les bandes sont fixées ?
Je pense que pour le moment le mieux est de surveiller que vous n'avez pas de déformations qui apparaissent à la limite du collage... mais entre le terme de gélatine et ce collage de bande de tension aussi profondément sur le dos de la toile me semble plutôt étrange.
Donc, pour le moment, surveillez le tableau, mais le mieux est surement de le laisser tranquille et d'attendre de voir comment les choses évoluent.
Plus on est patient, moins la mort se presse.
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