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Bonsoir,
Je suis actuellement en préparation de reconversion professionnelle, faisant suite à un bilan de compétences au cours duquel m'est clairement apparu l'envie de me réorienter vers la restauration du patrimoine. A l'occasion d'un point avec un Conseiller en Evolution Professionnel pour instruire un dossier Transition Pro, il m'a été déconseillé de m'orienter vers cette voie, quittant visiblement un métier "porteur et en pleine expansion" (la banque) pour rejoindre un métier en plein "déclin".
Je me permets donc de solliciter votre avis sur la réserve qui m'a été apportée : est-il utopique/vain de vouloir initier à 40 ans une reconversion professionnelle vers le métier de restaurateur du patrimoine ? N'y a-t-il vraiment pas un minimum de débouchés pour espérer s'y épanouir?
Merci pour les éclairages et conseils que vous pourrez m'apporter.
Bonne soirée.
Natalia
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Bonjour Natalia,
Avant toute chose, je voulais vous dire que je vous comprenais, et que quand un métier devient pénible il est difficile de continuer à le pratiquer. Il semblerait que votre conseiller ne soit pas très à votre écoute en vous invitant à ne pas évoluer, mais je vois ça de très loin, aussi ce n'est qu'un avis qui ne vaut pas grand-chose.
De plus, ce n'est pas un métier sur le déclin, bien au contraire, c'est un métier qui évolue sans cesse et qui présente même pour la peinture "moderne" des nécessités supérieures à la peinture "classique" du fait des techniques et matériaux hétéroclites qui y sont utilisés.
Pour ce qui est de la restauration de patrimoine, vous trouverez plusieurs métiers de restauration : tableau, sculpture, dorure, vitrail, porcelaine, meuble (ébénisterie)... et si j'ai cru comprendre qu'il y avait un peu travail dans la restauration de vitraux, je ne peux hélas vous l'affirmer. Ce dont je peux vous parler c'est de la restauration de tableaux et d'objets d'art polychromes.
Vous trouverez plusieurs écoles et/ou ateliers qui vous proposent des formations, mais peu sont diplômantes et labellisées Qualiopi permettant une prise en charge selon votre dossier (la prise en charge étant toujours soumise à condition). La formation proposée par l'atelier du temps passée (http://www.atpformation.com) l'est, et vous trouverez à la page http://www.3atp.org/les-filieres-de-for … e-tableaux plus de formations. À noter que si vous vivez dans le nord, l'IRPA https://www.kikirpa.be/fr à Bruxelles propose aussi une excellente formation.
Il vous faut compter 3 ans, et il vous faudra acquérir des connaissances en physique-chimie (très important), en histoire de l'art et en peinture et dessin.
Il faut savoir qu'il y a peu d'embauche dans le métier et que les instituions (demande une formation de type universitaire et surtout celle de l'INP (https://www.inp.fr/Formation-initiale-et-continue) dont l'entrée est sur concours. On trouve peu d'embauches aussi dans les ateliers privés, principalement pour des raisons d'assurance, et le marché commence à se saturer, il est donc nécessaire de songer à vous mettre à votre compte, et à trouver une région qui présente à la fois un potentiel de patrimoine, mais aussi pas trop de concurrence. En cela, il est effectivement aujourd'hui difficile de trouver sa place. Si vous avez déjà une pratique de l'art pictural, donner des cours de dessin et peinture est souvent un complément non négligeable de revenu, surtout en un premier temps.
Vous pouvez aussi adopter une attitude collaborative en essayant de vous associer avec d'autres restaurateur·trices (dorure, ébénisterie) pour proposer un service complet.
En cela, il n'y a donc effectivement qu'un minimum de débouchés.
D'un autre côté et pour avoir pratiqué le métier après un autre métier sclérosant, j'avoue que ce métier m'a lavé de tout un tas de choses et que je m'y suis épanoui... même si j'ai dû l'abandonner pour raison personnelle (changement de région).
Je ne peux donc vous apporter de conseils qui vont dans un sens ou dans l'autre. C'est un pari risqué, mais qui, s'il réussit, est porteur d'une grande satisfaction.
Renseignez-vous sur les autres métiers de la restauration, ou, éventuellement, sur les besoins à l'international si vous pouvez quitter le pays. Peut-être d'autres branches sont-elles moins saturées ou d'autres pays plus ouvert en besoin.
Quant au côté porteur et en pleine expansion qu'est la banque, je ne suis pas certain qu'elle soit porteuse d'espoir pour l'humanité ! Et 40 ans est encore un bon âge pour changer de métier !
Si vous voulez en discuter plus en détail, utiliser le formulaire de contact http://www.3atp.org/Contactez-l-association que je puisse vous joindre directement pour convenir d'un rendez-vous téléphonique.
Je reste à votre écoute en cas de besoin.
Cordialement,
Denis
Plus on est patient, moins la mort se presse.
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la France met le Patrimoine en avant mais à du mal à valoriser ses artisans, en revanche les formations des conservateurs-trices sont bien établies
un projet de loi visant à définir le métier est actuellement en cours de lecture, c'est dire le peu d'intérêt face aux "réalités économiques"
si vous souhaitez vous réorienter il vous faut le faire pleinement, nous irons de plus en plus vers un diplôme obligatoire
renseignez vous sur les formations agréées, si orientation salariale et/ou fonctionnariale
il vous faudra, comme indiqué plus haut, une bonne base en Histoire l'art, une spécialisation (objets d'art spécifique, période, etc) et un bon niveau en physico-chimie
de plus étudiez les différentes chartes de déontologie du métiers, à l'international
une orientation "travail pour particuliers" est toujours possible aussi mais loin d'être plus simple
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